Quel était notre point de départ ?

Nombreux sont les individus qui font le constat de l’écart abyssal entre les enjeux climat, énergie, biodiversité, migrations, santé et la réalité de nos modes de vie, de consommation et de travail.

Chez Optim Ressources, nous partageons ce constat, mais aussi la volonté de mener une démarche de Responsabilité Sociétale profonde et transformante à la hauteur de ces enjeux. Le modèle juridique de SCOP que nous avons adopté depuis 2 ans en est un grand marqueur et facilite le dialogue ente actionnaires co-engagés pour orienter notre but en intégrant ces enjeux.

Le chemin n’en reste pas moins long et complexe ! Le sujet n’est pas nouveau et des tentatives de démarche avaient déjà eu lieu il y a quelques années.

Cette fois-ci, c’est un noyau de quelques personnes convaincues qui a porté le sujet au niveau de la gouvernance du cabinet (direction et associés) et impulsé une démarche itérative et participative.

Quelles étapes avons-nous suivi ?

Nous avons suivi trois grandes étapes qui ont marqué notre volonté d’être dans une démarche de fond :

  1. La prise de conscience. Pour la provoquer, la Fresque du Climat s’est révélée un outil puissant. Tous les salariés l’ont vécue pendant l’année 2020. Cela a facilité un premier alignement entre tête (vulgarisation scientifique des rapports du GIEC) et cœur (émotion et remise en cause après avoir fait l’atelier), … Depuis, nous avons 4 consultants, animateurs formés, avec une trentaine de Fresques du Climat à leur actif, chez nos clients, dans des établissements d’enseignement, et au travers d’actions citoyennes.
  2. L’ancrage dans une vision systémique et cohérente. Pour rattacher notre entreprise aux enjeux globaux, et « faire notre part » et plus, nous avons enrichi nos textes fondateurs en précisant la notion de « responsabilité » par celle d’un engagement pour une « contribution maximisée au système humanité ». L’aboutissement d’une montée en connaissances importante pour comprendre ce « système humanité » et porter une attention importante à notre périmètre d’influence.
  3. Une analyse pragmatique des enjeux en lien avec notre vision. En voulant formaliser les justes limites de notre développement économique, nous avons découvert le modèle #Doughnut de Late Raworth. Sa forme est très parlante : un cercle extérieur évoque les limites environnementales à ne pas dépasser, un cercle intérieur évoque le plancher social à maintenir. entre les deux cercles du doughnut, se trouve un modèle macro-économique et d’entreprise plus conscient de son « aire de jeu responsable », une aire dans laquelle nous visons de nous situer.

Et pour cibler nos orientations et actions, nous interrogeons nos activités au prisme des ODD 2030 (Objectifs de Développement Durable des Nations Unies), en priorisant les plus pertinents par rapport à nos métiers, et avec un double enjeu :

  • Faire évoluer notre cabinet en interne, pour réduire nos propres impacts, avec des actions crédibles et ciblées,
  • Développer notre impact auprès de nos clients et partenaires, en intégrant le sujet au cœur de nos missions de conseil et d’accompagnement.

Ces deux dimensions sont intimement liées par la recherche et l’expérimentation d’une forme de cohérence entre « les babines et les bottines », selon l’expression québécoise consacrée, et par la conviction que la montée en connaissance et la dynamique d’actions internes impulsent des questionnements et des méthodes de travail différentes …

Et quelles leçons apprises oser partager avec vous ?

C’est le mélange de pas mal d’ingrédients qui a produit ses effets :

  • Un petit groupe de salariés et/ou dirigeants moteurs, et surtout « cohérents » entre leur vie personnelle, leur engagement professionnel et citoyen, ayant le « pouvoir » de porter la démarche au plus haut niveau de la gouvernance de l’entrprise,
  • Une montée en connaissances et une ouverture indispensable sur les nouveaux enjeux planétaires. Merci à quelques influenceurs et précurseurs qui nous ont mis sur la route : Elizabeth Kolbert, Jean-Marc Jancovici, Aurélien Barrau, Gaël Giraud, Cécile Renouard, … Plus nous en apprenons, plus nous avons l’impression d’être ignorants et humbles face à cet apprentissage … Mais la connaissance est un chemin indispensable …,
  • La conviction qu’il faut réinventer notre imaginaire économique, nos façons d’innover, de travailler, dans un monde où les ressources vont « aller en diminuant » (tous les scientifiques le disent), et où la valeur relationnelle, culturelle, sociale est une clé de sortie par le haut du mythe de la croissance infinie. A ce titre, les étudiants ayant lancé le « Manifeste pour un réveil écologique », et plus récemment ceux d’HEC Paris, qui ont écrit une « Lettre ouverte pour la nomination d’un Dean climato-sensible » nous stimulent beaucoup,
  • Des temps réguliers de partage en séminaires, en groupes de travail, et de façon informelle, dans lesquels les enjeux collectifs se confrontent aux envies de résistances individuelles,
  • Et surtout, des décisions simples, crédibles et suivies.

Enfin, et c’est peut-être une évidence, mais il nous a fallu un an (pour une entreprise de 20 personnes) pour formaliser un premier plan d’action touchant les thèmes des achats, transports, numérique, et rénovation de notre offre de service quels que soient nos domaines d’intervention : GPEC, Excellence Opérationnelle, Supply Chaîn, SI, RSE.

Le plus dur est d’accepter le temps long de la démarche, avec un acheminement qui ne se traduit pas toujours en actions et résultats tangibles, rapides et gratifiants, surtout pour des consultants comme nous !

Une perspective d’avenir ?

On voit émerger des questions et postures plus affirmées de la part des Optimiens. Par exemple : comment répondre à une demande d’intervention à l’international en intégrant les indicateurs CO2 et humains ? comment impliquer nos clients dans cette réflexion sans crainte de perdre  » une mission » ?

Ces questions, au cœur de nos activités, demandent un arbitrage équilibré entre les différents indicateurs économiques, sociaux et environnementaux et d’oser engager le dialogue sur ce sujet entre nous et avec nos clients et partenaires.