Vous gérez un portefeuille de projets ambitieux, mais vous constatez que les résultats tardent à venir ? Les projets s’accumulent, les ressources sont saturées, et la valeur générée n’est pas au rendez-vous ? Vous n’êtes pas seul.

Nous aussi, chez Optim Ressources, nous faisons le constat que de nombreuses entreprises, même bien structurées, souffrent d’un portefeuille de projets surchargé, et mal aligné avec les priorités stratégiques.

Mais il existe une approche concrète et puissante pour reprendre le contrôle : la méthode Critical Chain Project Management (CCPM).

Dans cet article, vous allez découvrir :

  • Pourquoi les portefeuilles de projets dérapent
  • Ce que change concrètement la méthode Critical Chain
  • Comment l’utiliser pour prioriser, synchroniser et réaligner efficacement
  1. Pourquoi tant d’organisations échouent à gérer leur portefeuille de projets ?

La surcharge de projets n’est pas une simple conséquence d’un excès d’ambition. Elle est souvent le fruit d’un manque de focus et d’alignement stratégique. Voici quelques symptômes classiques :

  • Trop de projets en cours en parallèle
  • Incapacité à dire “non” à de nouveaux projets
  • Ressources critiques mobilisées sur de nombreux fronts
  • Décalage entre les objectifs stratégiques et les projets effectivement pilotés

Selon une étude du Project Management Institute, près de 37 % des projets échouent à cause d’un mauvais alignement avec la stratégie. Ce chiffre monte à plus de 50 % dans les environnements multi-projets.

Le problème ? Ce n’est pas le nombre de projets en soi. C’est l’absence de gestion du « capacitaire » (= gestion des ressources humaines prévues au projet, du budget…) maîtrisé et de priorisation stratégique entraînant une absence de flux, de focus et d’alignement.

Quand tout est prioritaire, rien ne l’est vraiment.

Les organisations tentent souvent de “faire plus” en lançant davantage de projets simultanément, pensant accélérer la transformation. Mais en réalité, elles créent de la concurrence interne entre projets.

On retrouve fréquemment une ou une combinaison des croyances suivantes à l’origine de ces comportements :

‘Plus je démarre de projets, plus la performance de mon entreprise va s’améliorer’’

‘‘Toutes mes ressources doivent être occupées, c’est comme ça que mon service sera efficace et délivrera de la valeur pour mon entreprise’’

⇔ Dit autrement :

‘‘Je ne paye pas mes équipes à ne rien faire’’ 😉

Les ressources clés – souvent des experts, managers ou fonctions support – sont sollicitées sur plusieurs projets à la fois. Résultat :

  • Du multitâche, générateur de pertes de productivité et de ralentissement des projets
  • Des retards cumulés, dus à des blocages ou à des files d’attente invisibles
  • Une perte de visibilité sur l’état réel d’avancement du portefeuille

Sans une gestion de flux et une logique de focus, le système sature.

Et quand on sature, on ne livre plus.

  1. Ce que change la méthode Critical Chain dans la gestion de portefeuille

Le Critical Chain Project Management (CCPM), issue de la Théorie des Contraintes d’Eliyahu Goldratt, propose une vision radicalement différente :

Mieux vaut finir les bons projets que commencer tous les projets.

Pour cela, voici les principes fondamentaux appliqués au portefeuille :

  1. Identifier la contrainte principale (souvent une ressource ou un poste clé)
  2. Limiter le nombre de projets actifs en parallèle en fonction de cette capacité
  3. Mutualiser les marges : un mécanisme de protection et de visibilité du portefeuille
  4. Synchroniser l’exécution des projets autour de cette contrainte

Ce pilotage permet d’accélérer la livraison des projets prioritaires, tout en réduisant la charge mentale et la pression organisationnelle.

 

Prioriser les projets selon leur contribution à la stratégie

L’un des apports majeurs du CCPM appliqué au portefeuille est qu’il oblige à se poser la vraie question :

“Ce projet contribue-t-il clairement à nos objectifs stratégiques ?”

Et si oui : ‘‘Comment s’intègre t il dans les priorités par rapport aux projets déjà engagés et aux ressources disponible ?’’

Beaucoup d’organisations pilotent un portefeuille hérité, rempli de projets “historiques”, “politiques” ou “opérationnels”. Mais peu prennent le temps de cartographier la contribution réelle de chaque projet à la stratégie d’entreprise.

Exemple simple :

Imaginons une entreprise ayant 12 projets en cours :

  • 4 sont directement liés à des objectifs stratégiques
  • 5 sont d’ordre opérationnel
  • 3 sont des projets non alignés, maintenus par inertie

En appliquant la CCPM, l’entreprise décide de :

  • Mettre en pause les 3 projets non alignés
  • Sécuriser les projets stratégiques avec des ressources dédiées
  • Réévaluer la valeur des projets opérationnels au regard de la capacité restante

Résultat : moins de projets, mais plus de valeur livrée plus vite.

  1. Comment faire ? 4 étapes pour appliquer le CCPM à votre portefeuille

  1. Cartographier les projets en cours

  • Listez tous les projets actifs
  • Identifiez leur niveau d’avancement
  • Classez-les selon leur lien avec la stratégie (contribution au BUT !)
  1. Identifier la ressource contrainte
  • Repérez la fonction ou équipe la plus sollicitée
  • Mesurez sa capacité réelle vs. charge affectée
  • Visualisez les goulots d’étranglement
  1. Limiter le WIP (Work In Progress)
  • Appliquez un “WIP Cap” au portefeuille
  • Décidez du nombre maximum de projets pouvant être actifs
  • Focalisez-vous sur ceux qui ont le plus fort levier stratégique
  • Gelez tous les autres (et relancez les quand les projets priorisés quittent le WIP)
  1. Introduire un pilotage par buffer
  • Mutualisez les marges des tâches et des projets
  • Créez un buffer de capacité pour absorber l’aléa global
  • Pilotez votre portefeuille à partir du niveau de consommation des buffers
  • Identifiez les projets qui consomment le plus de marge → focus, accompagnement, arbitrage

Sortir de la surcharge, c’est faire mieux avec autant

La gestion de portefeuille ne consiste pas à “tenir à jour des tableaux de suivi”.

C’est un levier stratégique majeur pour maximiser la valeur délivrée avec les ressources disponibles.

La méthode Critical Chain permet de transformer un portefeuille surchargé en un système fluide, aligné, piloté.

  • Moins de projets lancés pour plus de projets terminés
  • Moins de pression pour plus de valeur
  • Moins d’arbitrage politique pour plus de décisions basées sur les faits

Envie de savoir si votre portefeuille de projets est lui aussi en train de saturer en silence ?

En quelques questions clés, vous saurez où vous en êtes… et par où commencer !

🎁 Bonus : Votre portefeuille est-il sous contrôle ?

La checklist en 10 points pour identifier une surcharge et reprendre la main

Et si vous êtes intéressé par le sujet, inscrivez-vous à notre prochaine Formation TOC appliquée à l’environnement projet !

[Article revu et enrichi Guillaume Nardone à partir d’un brouillon GPT4o et o3-mini alimentés par la base de connaissances Optim Ressources (elle-même alimentée par Guillaume, entre autres 😉).]