« Au XIIIe siècle, l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen, souhaitant découvrir l’origine des langues, empêcha des nourrissons d’entendre toute parole. La légende veut qu’ils soient morts sans avoir dit un mot »*
Nous sommes des êtres de relation et un de nos premiers besoins est le besoin de relation et de reconnaissance.
A la base de la pyramide de Maslow, au même niveau que les besoins physiologiques de base, se situe à mon sens, la nécessité absolue d’exister … pour quelqu’un d’autre.
Dans la vie personnelle et professionnelle, nous parlons de signes de reconnaissance. Ces signes de reconnaissance (SR) sont des signaux qui nous sont envoyés et qui sont interprétés ainsi « il me voit donc j’existe ». Ces SR peuvent être positifs ou négatifs.
Positifs, ce sont les encouragements, les sourires, les clins d’œil complices, les hochements de tête d’approbation, ….
Négatifs, ce sont les critiques, les sanctions, les colères que nous pouvons susciter parfois. Ceux-ci peuvent être bienveillants (je te le dis pour que notre relation puisse continuer à se développer) ou destructeurs (je te le dis parce que je veux te faire mal).
Bizarrement, nous savons aussi utiliser les SR négatifs … positivement !
En effet, en l’absence de SR positifs et n’arrivant pas à les provoquer, nous pouvons parfois alors (involontairement ?) provoquer des SR négatifs. « Ca y est ? Tu m’as vu ? Je suis là ! ».
C’est l’attitude caractéristique de l’enfant dont les parents ne s’occupent pas quelques instants et qui va en profiter pour faire quelques bêtises. Evidemment, on se contentera difficilement de l’aspect négatif, nous avons tous besoin de SR positifs.
Je considère les SR bienveillants (aussi bien positifs que négatifs) comme autant de sources d’énergie pour notre vie personnelle et professionnelle. Sans ces SR, la vie est triste, terne, sans saveur. Il n’y a aucune place pour de la motivation, de l’envie, de l’engagement et des relations vraies. Pour vivre, j’ai besoin que les autres me voient, m’apprécient et … me le disent ou en tout cas me le fassent sentir.
Je discutais l’autre jour avec un groupe de managers autour de la thématique du feedback. Pour illustrer le propos, ils me parlaient de l’entretien annuel. Certes, c’est une occasion de feedback, institutionnelle, essentielle, entre le salarié et son employeur. Mais j’ai dû les convaincre de considérer que si c’était le seul moment d’échange de SR entre le manager et son équipe … quelle tristesse !
Le feedback régulier et bienveillant, équilibré et réciproque est la base de toute relation. Entre amis, collègues ou avec ses collaborateurs. Apprenons à utiliser et maitriser cet outil magnifique, fournisseur d’énergie renouvelable gratuite ! Sachons dire autour de nous « je te vois ! »
Pour aller plus loin et se décaler : « le conte chaud et doux des chaudoudoux » de Claude Steiner (interEditions)
*LE MONDE | 22.11.2005 à 16h44 • Mis à jour le 22.11.2005 à 16h44 |Par Hervé Morin
Après 17 ans chez un constructeur automobile dans des postes très variés (BE, Projets, Développement du management et enfin directeur qualité service), j’ai choisi de rejoindre Optim Ressources en 2010. J’ai une première passion : les projets de transformation pour atteindre les objectifs de nos clients. J’ai une deuxième passion : la Théorie des Contraintes (TOC) et en particulier les Thinking Processes pour comprendre et rechercher la performance dans des systèmes complexes. J’ai une troisième passion : la coopération, l’alignement et la réussite collective, c’est parfait pour animer avec Sébastien ce magnifique cabinet de conseil atypique !
„Fundamentally, a manager is looking to answer these questions: ‘what to change?’,’ what to change to?’ and ‘how to cause the change? “ EM Goldratt (The Goal)